lundi 15 novembre 2010

Un manga pour détourner les jeunes de la cigarette

Mardi 16 novembre, les jeunes de 14 à 20 ans pourront découvrir la nouvelle campagne de l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé qui leur est destinée. Pour "dénormaliser" la cigarette auprès de cette population, l'amener à résister à l'envie de tester et dénoncer la manipulation opérée par l'industrie du tabac, l'Inpes a choisi de lancer sur Internet un film d'une dizaine de minutes reprenant les codes du manga.
"Même si plusieurs enquêtes ont montré une baisse importante en France des prévalences tabagiques parmi les jeunes depuis la fin des années 1990, les études montrent qu'un tabagisme dur, de plus de 10 cigarettes par jour, persiste parmi les collégiens et les lycéens", regrette la directrice générale de l'Inpes, Thanh Le Luong. Or, il est maintenant admis que "la précocité de l'expérimentation" est un facteur important pour l'installation durable dans la consommation et la dépendance.

Marketing

Les résultats de la dernière enquête nationale menée auprès des collégiens montrent que tout se joue entre 11 et 15 ans ; l'expérimentation passe de 8 % à 11 ans à 55 % à 15 ans et l'usage quotidien, quasi inexistant à 11 ans, atteint 18 % à 15 ans. Si les garçons sont plus précoces que les filles pour l'expérimentation (à 11 ans, 10 % ont déjà essayé de fumer contre 5 % des filles), l'écart se resserre avec l'âge pour être très faible à 15 ans sur l'usage quotidien. C'est pourquoi le fait de retarder l'âge de l'expérimentation reste "un objectif majeur de santé publique" auprès des jeunes. L'autre grand enjeu de la lutte contre le tabagisme des ados réside dans la prise de conscience des risques encourus. En effet, l'apparition tardive des premières conséquences sanitaires du tabagisme rend une partie des avertissements et des messages de prévention inefficaces auprès des jeunes publics pour qui les conséquences se profilent à trop long terme et qui, en quelque sorte, se sentent "immortels".
C'est pourquoi l'industrie du tabac a tout intérêt à miser sur cette cible. Pour Karine Gallopel-Morvan, maître de conférences en marketing à l'université de Rennes, c'est donc tout logiquement que les produits sont conçus pour plaire aux jeunes, notamment en véhiculant des messages qui les touchent, comme la liberté, l'émancipation, l'intégration sociale, et en réussissant à faire de la publicité malgré les réglementations.

Valeurs positives

Pour sa nouvelle campagne, l'Inpes a donc choisi les mangas, précisant que la France est un des plus gros consommateurs de ce type d'animations au monde, après le Japon et devant les États-Unis. D'autre part, son univers se prête particulièrement bien au message appelant à résister contre le tabac puisque le manga met traditionnellement en scène des héros qui portent des valeurs positives et se battent dans des univers où bien et mal se confrontent de manière métaphorique.
Le film, accessible mardi sur le site www.attraction-lemanga.fr, montre des adolescents qui perdent le contrôle d'eux-mêmes quand ils pénètrent dans un lieu symbolisant l'industrie du tabac. L'internaute incarnera successivement les trois héros et devra faire des choix pour libérer les autres de l'état d'hypnose dans lequel ils sont plongés. "Le décor et l'ambiance symbolisent le monde auquel souhaitent accéder les jeunes en fumant leur première cigarette, mais les trois héros sauront déjouer les pièges du patron de l'établissement en refusant la cigarette qui leur est proposée, et révèleront l'envers du décor", espère la directrice générale de l'Inpes.


Source: http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/un-manga-pour-detourner-les-jeunes-de-la-cigarette-15-11-2010-1262355_57.php

samedi 13 novembre 2010

Tabac La hausse des prix en France ne fait que renforcer les achats transfrontaliers


L’augmentation de 6 % du prix des cigarettes en France ne va guère réduire le nombre de fumeurs mais renforcer les achats en Allemagne où l’écart de prix se creuse.
« Les prix ont encore augmenté en France, je le remarque », se réjouit Erol, le gérant turc du bureau de tabac installé dans la rue principale de Neuenburg, cité frontalière badoise en face de Chalampé.
Les Français représentent plus de 80 % de ses clients. Ils ne se déplacent pas seulement pour un paquet mais repartent souvent avec cinq cartouches de cigarettes (soit 1 kg de tabac) le montant autorisé en franchise douanière au sein de l’Union européenne, Véritable « caverne d’Ali Tabac », son magasin est ouvert 14 heures par jour et sept jours sur sept. « Je ne touche qu’une faible marge, 2 % du prix de vente », fait-il semblant de se lamenter. Comme dans les autres villes frontalières, à Weil, Breisach et Kehl, les buralistes allemands bénéficient d’un afflux grandissant d’acheteurs français, car la France a deux hausses (en novembre 2009 et novembre 2010) de 30 centimes par paquet d’avance sur le prix des cigarettes en Allemagne qui n’a pas augmenté depuis juillet 2009.
La nouvelle hausse de 6 % intervenue hier, en France, porte le prix du paquet le plus vendu (la célèbre marque américaine commençant par M) de 5,60 € à 5,90 €, soit 29,5 centimes l’unité. Ainsi une cartouche de dix paquets coûte désormais 59 € en France contre 47 € en Allemagne. Mais cette comparaison est faussée : en Allemagne, il n’y a que 19 cigarettes par paquet vendu 4,70 euros, ce qui met le prix de l’unité à 24,74 centimes, soit 4,94 € pour l’équivalent du paquet de 20 cigarettes chez nous. L’écart de prix réel s’élève donc à 96 centimes par paquet.
Cet écart devrait se réduire avec la hausse des prix en Allemagne programmée pour le 1 er mai 2011 et qui devrait s’élever à 10 centimes environ. En dépit de l’engagement de ne pas procéder à des hausses d’impôts, le gouvernement allemand se trouve contraint à recourir à la taxe sur le tabac pour combler les trous de son budget.
En Allemagne, la consommation de cigarettes a baissé de 145 milliards de cigarettes en 2002 à 86,6 milliards en 2009. Les fumeurs allemands ne sont pas devenus massivement vertueux, mais se sont mis à fumer davantage de tabac à rouler. Cela n’a pas échappé au ministre des Finances Wolfgang Schäuble : le prix du paquet de tabac à rouler va augmenter de 45 centimes en Allemagne. Cela risque de donner des idées à son homologue français.
Deux mois de salaire au SMIC par an
En Suisse le prix du paquet de référence s’élève actuellement à 7,20 francs suisses, soit 5,33 € au cours actuel de la devise helvétique (contre 5,90 € en France). Une hausse de 20 centimes par paquet interviendra le 1 er janvier 2011 en Suisse, ce qui portera le prix du paquet à 7,40 francs suisses, soit 5,48 € toujours au cours actuel du franc suisse dont la hausse par rapport à l’euro s’est atténuée (+8,70 % par rapport au 1 er janvier 2010). En Suisse, la précédente hausse (de 30 centimes) remonte à 2008.
La hausse du prix des cigarettes touche surtout les fumeurs aux revenus modestes, qui ne paient généralement pas ou peu d’impôts sur le revenu mais qui contribuent lourdement, via cette taxe, à la consolidation du budget de l’État. À raison d’un paquet par jour, la dépense mensuelle se chiffre à 177 € et on arrive à 2 153 € par an, soit l’équivalent de deux mois de salaire payés au Smic.
Si on avait encore les francs, il faudrait débourser aujourd’hui 38,69 francs pour un paquet de 20 cigarettes, soit 1,93 franc par cigarette. Cela fait beaucoup d’argent qui part en fumée et tombe dans les caisses de l’État.


vendredi 12 novembre 2010

Démantèlement du plus grand réseau de contrefaçon de cigarettes de l’histoire en Espagne

La plus grande opération jamais menée en Espagne contre la contrefaçon de produits du tabac a débouché sur la saisie de 90 millions de cigarettes contrefaites et l’arrestation de six personnes.

Dans cette enquête, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a travaillé en étroite collaboration avec la douane espagnole pour démanteler l’un des plus grands réseaux de contrefaçon de cigarettes d’Europe et éviter la perte de 10 millions d’euros de recettes fiscales.

Les autorités douanières espagnoles ont lancé l’opération BALMAN en février 2010 lorsque des renseignements sur des importations suspectes en provenance de Chine lui ont été transmis par l’OLAF. Des échanges d’informations rapides et précis entre l’OLAF et les autorités nationales ont permis aux enquêteurs de suivre à la trace des conteneurs de cigarettes de contrefaçon depuis la Chine jusqu’à des ports sur la côte est de l’Espagne, où elles étaient injectées sur le marché clandestin.

Le 20 octobre 2010, six hommes ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête à l’issue de perquisitions menées dans des maisons et des entreprises à Alicante, Valence, Barcelone, Tarragone et Badajoz. Il s’agissait de ressortissants chinois, polonais et espagnols, qui ont tous été inculpés de contrebande.

Ils pourraient également se voir reprocher des faits de blanchiment d’argent et d’atteinte aux droits de propriété intellectuelle. L’instruction se poursuit, puisque les enquêteurs analysent actuellement les documents et les ordinateurs saisis lors des perquisitions. L’OLAF continuera à fournir les informations et les ressources nécessaires pour aider les autorités espagnoles dans leurs investigations.

On assiste à une augmentation du commerce illégal de produits du tabac en Espagne et dans le reste de l’Europe depuis le début de la crise économique en 2008. Les contrebandiers n’ont en effet pas tardé à exploiter la demande en produits du tabac bon marché et à tirer d’énormes profits de la contrefaçon de cigarettes: si en Chine, un conteneur se vend environ 100 000 euros, son prix peut atteindre plus d’un million d’euros en Europe. La Commission européenne a conclu des accords de coopération avec quatre des plus grands fabricants de cigarettes au monde en vue de s’attaquer à ce commerce illégal. L’OLAF renforce également sa coopération avec les autorités nationales afin d’éradiquer une activité commerciale illégale qui coûte chaque année environ 10 milliards d’euros aux contribuables européens et alimente le marché avec des produits non contrôlés et de qualité inférieure aux normes.

Source: http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=actu&id=19433

jeudi 11 novembre 2010

Avertissements sur les paquets de cigarettes: le gouvernement fédéral encore critiqué


MONTRÉAL — Les groupes de défense pour les non-fumeurs viennent d’obtenir un appui de taille, avec l’éditorial du journal de l’Association médicale canadienne publié lundi, qui dénonce l’inaction du gouvernement fédéral pour le renouvellement des avertissements de santé sur les paquets de cigarettes.
Études à l’appui, la publication démontre que les avertissements de santé sur les paquets de cigarettes perdent de leur efficacité avec le temps, mais qu’ils ont malgré tout encore un véritable impact sur la population.
«Après la télévision, les étiquettes sont les plus importantes sources d’informations pour les fumeurs et non-fumeurs concernant les conséquences néfastes sur la santé du tabagisme», peut-on lire dans le journal de l’Association médicale canadienne.
De plus, le journal mentionne que le Canada aurait une longueur d’avance sur les États-Unis ou le Royaume-Uni, puisque la sensibilisation aux méfaits du tabagisme serait deux fois plus présente auprès des Canadiens.

Compagnies de tabac dans la mire

Le président de l’Association pour les droits des non-fumeurs, François Damphousse, croit que l’industrie du tabac a joué un rôle dans la décision d’Ottawa. «L’Association médicale canadienne est une autorité en terme de santé au Canada et ils ont critiqué le gouvernement. On soupçonne que l’industrie du tabac a influencé le gouvernement fédéral, qui ne se préoccupe plus du marché légal, qui occupe 70% du marché», a dit M. Damphousse.
«En dix ans, les compagnies de tabac ont changé la conception graphique pour une même marque, afin que leur produit soit plus attrayant. La politique pour les avertissements n’occasionne aucun coût. Pourquoi on ne le fait pas?», a-t-il questionné.
L’Association rappelle qu’après avoir lancé ses étiquettes sur les paquets de cigarettes, il y a dix ans, le gouvernement a suspendu le projet de changer les graphiques et d’indiquer le numéro sans frais pour une ligne anti-tabagisme pour se consacrer à la contrebande de cigarettes.
La Société canadienne du cancer a dénoncé, le 2 novembre dernier, l’inaction du gouvernement dans le dossier du tabac. Elle a adressé trois demandes au gouvernement provincial, dont l’une visant à empêcher l’industrie du tabac de trouver de nouveaux moyens pour séduire les jeunes.


USA: bientôt de nouvelles mises en garde sur les paquets de cigarettes

WASHINGTON - De nouveaux messages d'avertissements, dont des images en couleur, vont être imprimés sur les paquets de cigarettes aux Etats-Unis pour prévenir les fumeurs des dangers du tabac sur la santé, a annoncé mercredi l'agence de régulation des médicaments, la FDA.
La FDA, qui a recueilli les suggestions des Américains, va choisir "neuf nouveaux messages d'avertissements, plus grands et plus visibles avec des images en couleur dépeignant les effets négatifs du tabac sur la santé", a indiqué l'agence.
Sur son site internet, la FDA propose une série de 36 images et photos parmi lesquelles les internautes sont appelés jusqu'au 9 janvier à en choisir neuf qui figureront sur les paquets de cigarettes.
L'une de ces photos montre un homme très maigre, allongé dans un lit, visiblement atteint d'un cancer en phase terminale. La mention "Les cigarettes provoquent le cancer" occupe un bon quart du paquet de cigarettes.
Une autre illustration est un dessin qui dépeint un avant-bras dans lequel un personnage s'injecte une cigarette comme s'il s'agissait d'une seringue. Lui est accolée la mention "Les cigarettes créent une dépendance".
D'ici octobre 2012, les nouveaux avertissements seront obligatoires sur tous les paquets de cigarettes aux Etats-unis ainsi que sur les publicités.
"Quand cette règle prendra effet, les conséquences du tabagisme seront évidentes chaque fois que quelqu'un saisira un paquet de cigarettes", a indiqué la commissaire à la FDA, Margaret Hamburg.
Actuellement, l'avis de mise en garde sur les paquets de cigarettes aux Etats-Unis est imprimé en très petits caractères, sur le côté. "La fumée de cigarette contient du monoxyde de carbone", est-il indiqué.
Pas moins de 443.000 personnes meurent chaque année aux Etats-Unis des conséquences du tabagisme.
Selon les Centres de contrôle des maladies (CDC), environ un Américain sur cinq fume.
(©AFP / 10 novembre 2010 21h08)

mercredi 10 novembre 2010

Pourquoi le cancer recule depuis 20 ans


La baisse de mortalité par cancer s'accélère depuis 20 ans, tout en restant la première cause de mortalité chez l'homme et la deuxième chez la femme. 71 % des décès par cancer visent les plus de 65 ans. C'est ce que révèle une étude de l'Institut national du cancer publiée hier.
ertes, la bataille contre le cancer est loin d'être gagnée, mais chaque jour confirme l'espoir de mieux combattre ce fléau qui tue chaque année 148 000 personnes. Le dernier rapport de l'Institut national du cancer « Dynamique d'évolution des taux de mortalité des principaux cancers en France », confirme un net recul de la maladie ces vingt dernières années, à une exception près, cependant : le cancer du poumon en hausse chez la femme jusqu'alors relativement épargnée par le phénomène tabagique.
Par ses résultats, l'Institut national du cancer permet largement d'espérer. L'amélioration de la prise en charge des malades, l'évolution des traitements, la dynamique des politiques publiques à travers notamment les deux plans Cancer, ont fait reculer la mortalité. Entre 1987 et 2007, le taux masculin de cancer a diminué de 22 %, passant de 208,7 à 162,6 décès pour 100 000 hommes, avec aussi une nette accélération de la baisse sur les dix dernières années. Quant au taux de cancer chez la femme, il a baissé de 14 %, passant de 92,8 à 79,9 décès pour 100 000 femmes. C'est justement la poussée des cancers du poumon qui vient relativiser la tendance. Jusqu'alors, les femmes avaient un taux de mortalité par cancer inférieur de moitié à celui des hommes car elles étaient justement moins exposées aux facteurs de risque comme l'alcool et le tabac. Alors, quels sont les types de maladie qui semblent le mieux combattus ? Il s'agit de deux localisations masculines justement liées au tabac et à l'alcool : le cancer de l'ensemble « lèvre, bouche, pharynx » et le cancer de l'œsophage dont les taux de mortalité ont carrément fléchi de moitié en vingt ans. Les baisses ont été remarquables également au cours de cette décennie pour ce qui concerne le cancer de la prostate et le cancer du côlon-rectum. Les cancers du sein chez la femme et le cancer du poumon chez l'homme marquent aussi légèrement le pas.
Mais à l'inverse de ces situations favorables, c'est bien l'évolution du cancer du poumon chez la femme qui reste la plus impressionnante. Près de 110 %. Un chiffre effrayant qui a d'ores et déjà alerté les pouvoirs publics.

Les femmes à leur tour victimes

Henri Roché, oncologue médical à l'Institut Claudius Régaud.
Pourquoi le cancer du poumon augmente-t-il autant chez la femme ?
On aurait pu prendre les mêmes statistiques il y a dix ans aux États-Unis où les habitudes de consommation du tabac chez les femmes ont été plus précoces. Mais les conséquences sont rigoureusement identiques en terme de maladie. Outre-Atlantique, on comptabilise maintenant autant de femmes qui décèdent d'un cancer du poumon que d'un cancer du sein. Ce dernier a pourtant été longtemps la première cause de mortalité chez les femmes.
Ce phénomène tabagique concerne des femmes de plus en plus jeunes ?
C'est le cas aux États-Unis, c'est aussi le cas en France, alors qu'on assiste chez les hommes à un phénomène inverse puisque la consommation de tabac semble reculer avec l'âge. Pour les personnes de sexe masculin, il y a incontestablement un mieux. Mais maintenant, les courbes du cancer chez les femmes ressemblent à ce qu'on voyait chez les hommes voilà 20 ou 30 ans. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Seul un changement d'habitude permettra d'espérer une inversion de la courbe dans quinze ou vingt ans.
Depuis quand les femmes fument-elles plus ?
Une consommation accrue s'est observée après 1968, lorsque l'autonomie de la femme, le monde du travail… s'est manifestée malheureusement aussi par la mauvaise habitude de fumer.
C e phénomène concerne-t-il le Grand Sud et Midi-Pyrénées en particulier ?
L'ensemble de l'Hexagone est concerné, avec cette particularité tout de même que l'espérance de vie en Midi-Pyrénées est une des plus fortes de France. On vit ici plus vieux qu'ailleurs et on y observe moins de cancers. Cette espérance de vie est peut-être liée à la qualité de notre environnement et à la présence d'un tissu médical plus dense. Cependant, à l'intérieur même de cette maladie, la proportion de tel ou tel cancer reste identique avec ce qu'on peut noter dans le reste de l'Hexagone.

Le chiffre : 146 800
Sur cent gros fumeurs, vingt risquent de développer un cancer du poumon. Les « 20 paquets année » (un paquet par jour pendant 20 ans ou deux paquets par jour pendant 10 ans) sont responsables de 85 % des cancers bronchiques et de 60 à 87 % des cancers des voies aéro-digestives supérieurs (langue larynx, pharynx…). C'est ce que rappelle dans son dernier ouvrage Henri Joyeux, chirurgien cancérologue.
Comment conjurer les terribles conséquences du tabac ? Henri Joyeux commence par édicter des règles simples opposables à tous dans la vie et au quotidien : ne pas dépasser deux cigarettes par jour, refuser le tabagisme passif en voiture, au travail ; choisir si possible de vivre hors des zones et villes polluées, s'astreindre à une gymnastique respiratoire matin et soir, tousser pour expectorer, éviter les excès médicamenteux…
Les hausses successives du prix du tabac ont-elles une incidence sur la consommation ? « Certes, ça joue un peu mais on n'empêche pas quelqu'un qui a envie. Le prix, ce n'est pas une contrainte, c'est une obligation. Il y a des moyens détournés de s'en procurer quand on connaît le trafic avec l'Espagne et l'Andorre », rappelait, hier encore, l'oncologue Henri Roché.
« Guérir enfin du cancer » (1) paru aux éditions du Rocher.

L'amertume, une piste pour traiter l'asthme

Des récepteurs du goût amer ont été identifiés dans les poumons. Contre toute attente, leur activation a un effet dilatateur.

L'asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive touchent près de six millions de personnes en France. Cette dernière est la cinquième cause de mortalité mondiale, le premier facteur de risque étant le tabagisme. Dans ces maladies, l'obstruction progressive des bronches entraîne de graves difficultés respiratoires. Elle est provoquée, notamment dans l'asthme, par une contraction excessive des muscles lisses des bronches.
On savait que les récepteurs localisés à la surface de ces muscles lisses (de la famille des récepteurs couplés aux protéines G) commandent la contraction et la relaxation des voies respiratoires lorsqu'ils sont activés. Un dysfonctionnement de ces récepteurs peut être à l'origine des maladies respiratoires, ce qui a poussé le pneumologue Stephen Liggett et ses collègues, de l'Université du Maryland à Baltimore, aux États-Unis, à les étudier plus en détail. Ils ont identifié chez l'homme une nouvelle famille de récepteurs localisés sur les muscles lisses des bronches, et ont étudié leur rôle.
De façon étonnante, ces récepteurs pulmonaires sont identiques aux récepteurs du goût amer sur la langue. Les récepteurs TAS2R impliqués dans la reconnaissance de l'amertume sont de grosses protéines liées à la membrane de cellules gustatives situées dans les bourgeons de la langue. On suppose qu'ils ont été sélectionnés au cours de l'évolution pour empêcher les mammifères de consommer des substances toxiques, souvent amères. S. Liggett et son équipe ont donc supposé que les récepteurs du goût amer détectés dans les bronches ont été sélectionnés pour des raisons similaires : un individu qui inhalerait une substance amère ne pourrait plus respirer correctement et devrait fuir son environnement. L'activation des récepteurs entraînerait une bronchoconstriction, identique à celle observée lors d'une crise d'asthme.
Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont cultivé des cellules de muscles lisses de poumon humain et les ont exposées à trois substances amères : la saccharine, la chloroquine et le dénatonium (un composé utilisé comme répulsif pour prévenir l'ingestion accidentelle de produits ménagers.) Ils ont suivi l'évolution dans le temps de la concentration intracellulaire en ions calcium Ca2+, un bon indicateur de l'amplitude de contraction des muscles lisses. Les concentrations en calcium mesurées sont élevées, ce qui suggère une forte contraction.
Pour autant, les substances amères entraînent-elles une contraction des muscles lisses des bronches ? Les chercheurs les ont testées sur des prélévements de trachée contenant des faisceaux de cellules musculaires lisses. Au lieu du rétrécissement attendu, les trois molécules amères provoquent une dilatation profonde de la trachée ! En outre, la dilatation est plus importante que celle qui est obtenue avec des bronchodilatateurs classiques utilisés dans le traitement de l'asthme (l'albutérol, par exemple).
Ce résultat contre-intuitif a été confirmé sur des modèles de souris rendues sensibles à l'ovalbumine, une molécule qui provoque une inflammation des voies respiratoires. Lorsqu'on fait inhaler à ces souris de la quinine, une molécule très amère utilisée notamment dans le traitement du paludisme, leurs voies respiratoires se relâchent et la bronchoconstriction diminue. Au vu des concentrations en ions calcium mesurées, on s'attendait à une contraction des voies respiratoires ; c'est pourtant l'inverse qui se produit. Pourquoi ? Selon les chercheurs, les ions calcium activeraient également des canaux ioniques (au potassium) situés sur la membrane des cellules des muscles lisses, qui auraient pour effet de les relaxer.
Ces résultats offrent des perspectives de développement de nouveaux médicaments, à base de molécules amères, pour traiter l'asthme et la bronchite chronique.


dimanche 7 novembre 2010

Tabac : Des espaces publics sous l’emprise des fumeurs


En attendant la loi portant interdiction de fumer en public, quelques uns de ces lieux s’essaient dans la sensibilisation à Douala.
Milieux estudiantins, établissements scolaires, salles d’attente des entreprises, taxis, bus et autres espaces ouverts au grand public sont envahis par des fumeurs. Mais par politesse, certains s’excusent auprès des non fumeurs, avant d’allumer une cigarette. Et si dans certains lieux, notamment les pharmacies, un macaron vous interdit d’allumer la cigarette, ailleurs, aucune disposition n’est prise.
«La cigarette est pourtant très nocive pour les non fumeurs qui sont aux alentours du fumeur. Depuis 10 ans, nous avons à notre niveau emmené les gens à ne pas le faire à l’intérieur de la pharmacie», explique M. Ndongo, employé à la pharmacie de la Côte à Bali à Douala. A l’hôtel Vallée des princes, il n’existe pas de restrictions. Dans toutes les salles et pièces, le client est autorisé à fumer, apprend-t-on d’un responsable rencontré au niveau de la réception de l’établissement.

A quelques mètres de ces lieux, à l’hôtel Lewat, «Nous les exhortons, à travers cette plaque, à ne pas fumer. Pour le moment, on se limite au niveau du restaurant. Même si plus tard, nous pourrons être plus stricts. En attendant, c’est un manque à gagner énorme, lorsqu’un client a fumé dans sa chambre. Nous la laissons hors service durant 24 heures, et nous la désinfectons. Nous sommes en train de réfléchir sur comment exhorter les clients à fumer sur la terrasse», précise Guillaume Conard Pagna, directeur d’exploitation du Lewat Hôtel.
Et si des efforts sont fournis par certains, cette situation ne semble pas préoccuper tout le monde. «Il n’y a rien qui interdit de fumer. Encore moins d’espaces réservés aux non fumeurs. Puisque nous n’avons pas encore des désagréments, ces mesures ne sont pas d’actualité», indique Martial Wouche de l’Hôtel des Roses.

A l’institut de beauté Rose coiffure, s’il est vrai que la salle est trop étroite, la directrice, Rose Wapi, dit n’avoir pas pensé à faire cette sensibilisation. «Je dois reconnaître que je ne savais même pas qu’une loi se préparait à interdire de fumer dans les milieux publics. D’ailleurs, dans mon établissement, je n’ai pas l’habitude de recevoir des personnes qui fument», confie-t-elle.
Au «Somatel hôtel sis à Bali, une autre formule est proposée. La campagne de sensibilisation y est plus intense. Sur les murs des bureaux, les salles de réunion, le hall, etc., un message de sensibilisation et un macaron interpellent les usagers. «Mais dans les chambres, l’intimité du client est préservée. Et une fois que ce dernier libère la chambre, une équipe s’occupe de la désinfecter rapidement», soutient Anita Enanguè, assistante commerciale de la société de management hôtelier (Somatel hôtel). «Dans les cabarets et night-clubs, c’est parfois désagréable d’étouffer pour cause de fumée. A certains moments, on est obligé d’ouvrir les fenêtres pour aérer la salle ; les plus exposés étant les non fumeurs», poursuit M. Ndongo.

Aristide Ekambi

samedi 6 novembre 2010

Les prix des cigarettes augmentent de 6% lundi

PARIS (Reuters) - Les prix de vente des cigarettes et autres produits du tabac en France métropolitaine augmenteront de 6% lundi, une hausse que les associations de lutte contre le tabagisme jugent insuffisante pour faire baisser la consommation.
Le prix d'un paquet de 20 cigarettes passera ainsi à 5,90 euros pour les marques les plus vendues, soit une augmentation de 30 centimes, selon l'arrêté du ministère du Budget publié samedi au Journal officiel.
Cette hausse intervient un an presque jour pour jour après la précédente, déjà de 6%.
L'Alliance contre le tabac, fédération d'associations de lutte contre le tabagisme, juge dans un communiqué que "cette augmentation limitée à 6% pour ne pas faire de peine aux débitants de tabac est en opposition frontale avec les objectifs de la lutte contre le cancer".
Elle reproche au ministre du Budget, François Baroin, d'avoir "choisi son camp" en optant pour une augmentation qui "booste les profits de l'industrie du tabac et des buralistes, sans modifier significativement la consommation".
La France compte environ 28.000 bureaux de tabac.
Le nombre de fumeurs a augmenté en France ces derniers mois selon les statistiques publiées le mois dernier par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
La baisse du tabagisme dans la population masculine observée depuis les années 1970 semble enrayée et le tabagisme féminin augmente, explique l'Inpes.
Mardi, François Baroin avait justifié le refus du gouvernement d'accepter de nouvelles taxes sur le tabac dans le cadre du débat sur le financement de la Sécurité sociale, en arguant entre autres d'un risque de fuite des investisseurs et d'encouragement à la contrebande.
L'Assemblée nationale a en effet rejeté à la demande du gouvernement une proposition de parlementaires UMP instaurant une contribution de 5% sur le chiffre d'affaires hors taxe des cigarettiers.
Marc Angrand, édité par Henri-Pierre André

Source: http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/top-news/20101106.REU3702/les-prix-des-cigarettes-augmentent-de-6-lundi.html

vendredi 5 novembre 2010

Tabac : un chômeur sur deux fume malgré les hausses de prix

La consommation de tabac a augmenté de deux points en cinq ans. La faute à la crise ? C'est chez les chômeurs que l'on constate l'augmentation de consommation la plus forte : ils étaient 43,5% de fumeurs en 2005, ils sont aujourd'hui presque un sur deux (49,6%), selon le nouveau baromètre santé de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). (Télécharger le document)
Ces résultats tombent alors qu'une nouvelle hausse de 6% du prix des paquets de cigarettes est annoncée pour novembre. La dernière augmentation, il y un an, n'a donc pas eu l'effet escompté. Ce qui confirme que la dépendance est bien une affaire qui dépasse la question du pouvoir d'achat.
Les mauvais chiffres de la hausse du tabac s'expliquent, selon la ministre de la Santé Roselyne Bachelot notamment par « l'effet crise ». L'INPES souligne qu'« une mauvaise situation matérielle n'incite pas à se préoccuper de sa santé ».
Ce qu'une étude de Patrick Peretti-Watel et de Jean Constance, de février 2009 dans la revue Déviance et Société, explique ainsi :
« Ils en ont besoin pour gérer leur stress, pour s'accorder un moment de bonheur, pour combler le vide d'une existence à la fois sans travail et sans les ressources nécessaires pour profiter de leur “ temps libre ”, pour se sentir moins seul… »

« On fume, quitte à se passer de nourriture »

Sur le blog Unairneuf.org, Luc Dussart, consultant en arrêt du tabac, va plus loin concernant « L'arrêt du tabac pour les pauvres » :
« Une fois que l'on est accroché par la dépendance, quel qu'en soit le prix, on fume, quitte à se passer de nourriture ou d'autres biens essentiels. »
Comment faire baisser la consommation chez les chômeurs ? Le Comité national contre le tabagisme (CNT) met en cause une « absence de stratégie et de volonté politique pour réduire la consommation de tabac ». Selon lui, seule une hausse de 10% pourrait avoir un impact réel sur le niveau de consommation des fumeurs issus de populations défavorisées. Interrogée par Rue89, sa directrice, Emmanuelle Béguinot, insiste :
« On sait que l'élément du coût est déterminant dans l'arrêt du tabac de ces populations. »
L'Office français de prévention du tabagisme (OFT) quant à lui, insiste sur l'importance du remboursement des substituts nicotiniques − dont une enquête de Rue89 met en doute l'efficacité. Ils sont actuellement financés à hauteur de 50 euros par an et par personne, soit un mois de traitement.

Roselyne Bachelot a annoncé un relèvement de ce forfait à 150 euros pour les bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU) et « une action spécifique » en partenariat avec Pôle emploi.

« Cesser de stigmatiser le fumeur comme un paria »

Problème : les chômeurs doivent souvent payer de leur poche une partie du traitement. Mais surtout, estime Luc Dussart :
« Ils ne sont pas demandeurs. Ils considèrent que la seule chose qu'il leur reste, c'est la clope. »
Une étude menée par la CNAMTS dans trois régions (Alsace, Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon) a d'ailleurs conclu à l'inefficacité de la délivrance gratuite de substituts nicotiniques à des bénéficiaires de la CMU.
En Ecosse, un programme d'incitation financière pour arrêter de fumer a même été stoppé, considérant qu'« il n'avait pas eu d'impact sur la réduction du tabagisme ». Luc Dussart plaide pour une démédicalisation générale de l'arrêt du tabac :

« La solution est sociale. La bonne démarche est de mettre en place un contexte psycho-social et non médical. Il faut commencer par réhabiliter l'estime que le fumeur peut avoir de lui, et cesser de le stigmatiser comme un paria. »
Une récente enquête anglo-saxonne tend à prouver que les fumeurs boivent plus que les autres et ont plus souvent des maladies mentales. La coupe est vraiment pleine.

Source: http://www.rue89.com/2010/10/20/tabac-un-chomeur-sur-deux-fume-malgre-les-hausses-de-prix-171902

Les Français de plus en plus nombreux à fumer, en partie à cause de la crise

PARIS — L'interdiction de fumer dans les lieux publics n'y aura rien fait: les fumeurs sont plus nombreux qu'il y a cinq ans, une évolution qui s'expliquerait en partie par la crise économique, selon la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
La ministre a précisé lundi sur RMC que la consommation de tabac avait "augmenté de 2 points" entre 2005 et 2010, 1,8% précisément. On est passé de 26,9% de fumeurs chez les 15-75 ans à 28,7%, selon les tout premiers chiffres du dernier baromètre santé de l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
La ministre a expliqué cette augmentation par "un double effet": l'augmentation de la consommation chez les femmes (passée de 23 à 25,7%), alors qu'elle se stabilise chez les hommes (31 à 31,8%), mais aussi "un effet crise".
"Pratiquement 50% des chômeurs sont fumeurs et à l'évidence la crise, l'augmentation du chômage, a eu un effet sur l'augmentation de la consommation du tabac", a déclaré Mme Bachelot.
"L'effet de crise joue un rôle", a reconnu le pneumologue Bertrand Dautzenberg, président de l'Office français de prévention du tabagisme (OFT). "Mais j'observe que tous les pays européens qui sont en crise comme la France diminuent leur consommation de tabac", a-t-il déclaré à l'AFP, plaidant pour une politique de santé publique plus volontariste.
Le tabagisme suit un taux de variation social et socio-culturel, a-t-on expliqué dans l'entourage de la ministre, avec une surconsommation chez les chômeurs. Un chômeur sur deux (49,6%) fume quotidiennement en 2010 contre 43,5% en 2005. Le nombre de chômeurs ayant augmenté avec la crise économique, la consommation de tabac a augmenté mécaniquement.
Le niveau de diplôme entre aussi en ligne de compte : on recense 32,8% de fumeurs chez les personnes non diplômées, contre 18,5% à partir de bac +5.
"Je me rapproche de Pôle Emploi pour qu'il y ait une action spécifique qui soit menée auprès des chômeurs", a annoncé Mme Bachelot. Il s'agit de nouer des partenariats pour initier des actions de terrain, plus efficaces pour sensibiliser les personnes vulnérables que les grandes campagnes nationales, a-t-on précisé au ministère de la Santé.
Par ailleurs, le forfait annuel de 50 euros pour la prise en charge des traitements d'aide à l'arrêt du tabac devrait passer prochainement à 150 euros pour les femmes enceintes (24% de fumeuses) et les bénéficiaires de la CMU.
Une mesure jugée insuffisante par le Pr Dautzenberg. Le forfait est "un système qui ne marche pas", parce qu'"il oblige les gens les plus pauvres à sortir de l'argent qu'ils n'ont pas", a-t-il affirmé.
"Le tabac c'est une maladie et comme toutes les maladies, elle touche plus les pauvres que les riches", a-t-il souligné. "C'est une injustice qu'il faut corriger en instaurant en particulier la gratuité de l'arrêt du tabac pour les personnes défavorisées", a ajouté le pneumologue.
"Les derniers fumeurs qui restent dans un pays quand le tabagisme régresse c'est les plus pauvres, ceux qui n'ont pas les moyens de s'informer, l'argent pour s'arrêter et qui sont les plus malades du tabac", a-t-il analysé.
"Les fumeurs pauvres sont ceux qui paient le plus lourd tribut au tabagisme", a souligné de son côté le spécialiste de santé publique Gérard Dubois.
Le tabagisme est responsable de 60.000 morts chaque année en France, "dont 30.000 sont des morts prématurées, c'est à dire des morts avant 65 ans", a rappelé Mme Bachelot.
Les spécialistes de la lutte contre le tabagisme continuent de plaider pour de fortes hausses des taxes sur le tabac, seule arme réellement dissuasive selon eux.

Source: http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i0GXuZkG6FfiGOONyN8Hxp2arrjw?docId=CNG.72ba69f171f2f3e0899f5cd493edbb27.4b1

Les Pays-Bas renoncent à la prohibition de la cigarette dans ses petits bars

Ah que j'aimerais être Hollandaise ! Déjà à chaque fois que je prend une autoroute en France, je rêve d'être une heureuse habitante des Pays-Bas. Mais là, maintenant, je veux être néerlandaise tout de suite.

Pourquoi ? Parce que ce merveilleux pays, cet eldorado, ce paradis, vient d'ouvrir une brèche dans sa législation anti-tabac. Le Telegraph précise que la mesure ne concerne que les plus petits établissements, soit 2000 au total. Mais c'est déjà ça. Dorénavant il est possible d'y fumer de nouveau, comme avant. Le bonheur !

Oh bien sûr, il y a aux Pays-Bas, comme en France, des intégristes anti-tabac patentés qui ne vont jamais au bistrot mais veulent gâcher le plaisir des autres. Ils sont en pétard, d'ailleurs. Mais ils ont perdu.

Alors comment les fumeurs ont-ils obtenu gain de cause ? Et bien en s'organisant, en participant à des mouvements de désobeissance civile et surtout en ayant le soutien des patrons de bars qui en avaient assez de voir leur clientèle les déserter.

Maintenant, vu qu'à chaque fois qu'on nous impose une mesure désagréable on nous assène qu'il faut faire comme à l'Etranger, ce serait sympa qu'une mesure agréable nous vienne de Hollande, non ?

Et vous que pensez-vous de la prohibition ?

Source: http://www.lepost.fr/article/2010/11/04/2293082_la-hollande-renonce-a-la-prohibition-de-la-cigarette-dans-ses-petits-bars.html

jeudi 4 novembre 2010

Les conséquences du tabagisme durant la grossesse


Qui ne sait pas que la cigarette présente un risque pour la santé et plus particulièrement pour le foetus ? Tout le monde est au courant et pourtant, des femmes continuent de fumer durant leur grossesse ! Fausse couche, nouveau-né plus petit que la normale et donc plus à risque de contracter des infections, complications à l'accouchement, bref, les problèmes qui découlent du tabagisme durant la grossesse sont nombreux et peuvent être dramatiques ...

Fausse couche et grossesse extra-utérine

Environ 25 % des fumeuses continuent à fumer durant la grossesse. Si certaines se rassurent en pensant à leurs amies qui ont continué à fumer alors qu'elles étaient enceintes et qui ont malgré tout donné naissance à un bébé en bonne santé, elles doivent aussi tenir compte du fait qu'il y a des dénouements moins heureux pour certaines : fausses couches spontanées, grossesses extra-utérines, accouchements prématurés, etc.

Chez les non-fumeuses, le risque de fausse couche spontanée (FCS ou avortement spontané) est de 10 %. Chez les futures mères qui fument, ce risque peut varier de 20 à 35 % selon la quantité de cigarettes fumées. Le tabagisme passif augmente également ce risque. Papas, amis et familles, on fait donc un effort et on laisse respirer maman et le futur bébé par la même occasion !

Le risque de grossesse extra-utérine (GEU) est aussi plus important chez les fumeuses. Ainsi, selon le nombre de cigarettes fumées, le risque peut être mutiplié par 1,5, 2, 3, 4, même 5 pour les grosses fumeuses (plus de 30 cigarettes par jour). Par ailleurs, les études démontrent que 35 % des GEU seraient dues au tabagisme.

Retard de croissance, poids inférieur à la normale, accouchement prématuré

La liste des méfaits engendrés par le tabagisme est loin d'être terminée ! Un foetus qui se développe dans le ventre d'une fumeuse pourra être retardé dans sa croissance. Ce retard touchera son poids, sa taille, son périmètre crânien et son périmètre thoracique. Le risque d'être confronté à une telle situation est 2 à 3 fois plus présent chez la fumeuse que la non-fumeuse.

Un nouveau-né qui a subit les effets du tabagisme dans le ventre de sa mère présente un poids inférieur à celui qui a eu le privilège d'en être épargné. Cette différence varie de 150 à 300 g en fonction de la dose de cigarettes que maman aura allumées durant la grossesse. Il faut savoir que plus un bébé est petit à la naissance, plus il est sujet aux maladies, aux infections, aux complications, voire au décès. Ses défenses immunitaires sont en effet grandement diminuées à cause du tabagisme dont il a été victime durant neuf mois.

Le risque d'accoucher prématurément est multiplié par deux chez la femme enceinte. En outre, il faut savoir que plus la mère est âgée, plus ce risque augmente.

Décès, allaitement et autres problèmes

Parce que de nombreuses substances contenues dans la cigarette traversent la barrière placentaire, le bébé reçoit moins d'oxygène et doit faire face à une carence nutritionnelle. Fumer durant la grossesse provoque également une accélération des battements du coeur du bébé et augmente sa pression artérielle. Tout cela mis ensemble peut, dans certains cas, conduire au décès du nourrisson.

Les répercussions se poursuivent au-delà de l'accouchement, à commencer par la période d'allaitement. Le lait maternel d'une fumeuse contient inévitablement des substances chimiques, dont de la nicotine - gracieuseté de chacune des cigarettes fumées par maman. De plus, si elle fume, cette dernière produit moins de lait.

Un bébé dont la mère a fumé durant la grossesse est également plus exposé aux problèmes d'asthme, d'infections respiratoires et ORL. La liste des dommages ne s'arrêtent pas là. Plus tard, l'enfant qui aura été fumeur malgré lui alors qu'il n'était encore qu'un foetus pourra connaître des difficultés d'apprentissage, un ralentissement de la croissance et des capacités intellectuelles, ainsi que des troubles du comportement.

Quant aux souvenirs de la grossesse laissés sur le joli ventre de maman, ils pourraient être accentués par le tabagisme (vergetures, difficultés de cicatrisation après une césarienne, etc).

N'oublions pas que plus de 4000 substances sont présentes dans une cigarette. Le futur enfant aura déjà bien assez d'obstacles à surmonter dans la vie : mérite-t-il vraiment que l'on hypothèque son capital santé avant même sa venue au monde ?




Tunisie, les chiffres alarmants du tabagisme


Selon des estimations récentes, il existe actuellement en Tunisie 1.700.000 fumeurs dans la tranche d’âge 10-70ans. Le tabac provoque 7000 décès par an dans notre pays, ce qui revient à 20 décès/jour.

"Prévention du tabagisme : aider les jeunes à dire non", tel était le thème du dernier cercle de la santé organisé récemment par l’Office national de la Famille et de la Population (ONFP), où ont été passés en revue les résultats de nombreuses enquêtes réalisées sur le tabac en Tunisie qui concerne 50% des adultes, 10% des femmes et 28% des enfants et adolescents. L’âge de la première cigarette est en moyenne de 13 ans, et la prévalence du tabagisme chez les adolescents de 10 à 20 ans est de 12,8%.

L’enquête nationale menée par la Direction de médecine scolaire et universitaire (DMSU) en 2000 chez les adolescents de 12 à 20ans a montré que 55.8% des garçons et 17.7% des filles sont des fumeurs. Les jeunes tunisiens sont également adeptes du narguilé, 13,5% des garçons et 4% des filles fument la Chicha. Les jeunes tunisiens de sexe masculin arrivent en tête des fumeurs dans le monde arabe, avec un taux de prévalence de 50%. L’attirance par la nicotine chez les jeunes a toujours une raison, dont cette propension à  faire comme les autres, à imiter les grands et les idoles, à transgresser la loi, à surmonter la timidité, et à montrer qu’il n’y pas de différence genre, entre filles et garçons.

Une autre enquête nationale menée en 2005 par l’Institut National de Santé publique (INSP) auprès des adultes, a révélé que 50% des hommes et 10% des femmes sont des fumeurs.
Le tabac a des conséquences néfastes sur la santé : 90% des cancers pulmonaires, 85% des bronchites chroniques, 75% des infarctus du myocarde, et 25% de la mortalité par maladies cardiovasculaires (MCV) sont dus à la nicotine. Le tabac passif multiplie le risque de MCV par 10, et le risque d’angine de poitrine par 25. Comble du paradoxe : la cigarette est assez répandue dans un milieu où elle est censée être strictement bannie, soit le milieu médical. Une enquête réalisée en 2005 à l’hôpital Charles Nicolle a révélé que 1/3 des médecins, 2/5 des infirmiers et 2/3 des ouvriers sont des fumeurs.

La consommation des cigarettes a augmenté de 1981 à 1993 en Tunisie mais depuis, on observe une légère baisse. D’après une étude nationale sur les maladies respiratoires réalisée en 1996, la prévalence du tabagisme est de 30,4% pour les deux sexes confondus. Elle est d’environ 52% pour le sexe masculin et 6 % pour le sexe féminin. La consommation moyenne est de 17,7 cigarettes/jour. Les jeunes scolarisés fument moins que ceux non-scolarisés (18.1% contre 38.4%).

Selon les chiffres de  la Régie nationale des Tabacs et des Allumettes, la cigarette est le produit tabagique le plus consommé (96% des ventes). Le commerce du tabac est passé par trois phases au cours de la décennie 1985/1996 begin_of_the_skype_highlighting              1985/1996      end_of_the_skype_highlighting :

1-Une première phase de croissance rapide jusqu’en 1986, au cours de laquelle la consommation tabagique et passée de 1260 cigarettes/habitant/an à 1700 cigarettes/habitant/an ;
2-Une deuxième phase de stabilisation (de 1986 à 1992), avec une consommation oscillant autour de 1700 cigarettes/habitant/an ;
3-Une troisième phase de décroissance (de 1992 à 1995) caractérisée par une baisse sensible des ventes de 1700 cigarettes/habitant/an  à 1270 cigarettes/habitant/an.

D’après les données de vente, la consommation a baissé depuis 1992 de près de 8% par an. Les statistiques de vente du tabac sont établies par la RNTA qui a le monopole de production et de vente du tabac en Tunisie. Elles ne reflètent néanmoins pas toute la réalité, étant donné l’existence d’un marché parallèle de vente de tabac. Le prix du tabac a  augmenté de 6,5 % en moyenne par an entre 1984 et 1992 et 10% par an entre 1992 et 1994.

Le Tunisien dépense plus de 1/5 de son salaire pour le tabac et le narguilé, soit une moyenne de plus de 100 dinars par mois. L’initiation au tabac est étroitement liée au comportement parental, surtout à celui de la mère. Le risque augmente sensiblement chez ceux qui ont l’autorisation de leurs parents, ou qui ont un fumeur dans leur entourage familial. La majorité des enfants âgés de moins de 14ans (70%) vivent dans un environnement familial où existe au moins un fumeur.

La Tunisie s’est dotée d’un cadre législatif de lutte contre le tabac qui reste peu ou prou respecté, dont la loi de février 1998 relative à la prévention des méfaits du tabac, et le décret de 1998 portant sur l’identification des lieux publics où il est interdit de fumer, complété par le décret du 14 septembre 2009. Il existe actuellement un projet d’amendement de la loi de février 1998 portant notamment sur l’interdiction de mettre sur les paquets de cigarettes les expressions "légères", "light", "super light", et interdiction de la vente des cigarettes aux enfants âgés de moins de 18ans.

En 2009/2010 begin_of_the_skype_highlighting              2009/2010      end_of_the_skype_highlighting, quelque 2000 médecins généralistes ont été formés en matière de lutte anti-tabagique et  de conseil minimum. Par ailleurs, 250 médecins ont bénéficié d’une formation spécifique et approfondie sur le sevrage et 250 consultations d’aide au sevrage en première ligne ont été créées. Le sevrage nécessite un traitement de trois mois, revêtant des aspects médicamenteux, psychologique et comportemental.
Gnet 
Source: http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie-les-chiffres-alarmants-du-tabagisme/id-menu-325.html

La cigarette à nouveau autorisée dans les petits bars néerlandais


Reculant face à la résistance à l'interdiction de fumer imposée dans les bars et cafés voici plus de deux ans, le nouveau gouvernement néerlandais a choisi de revenir partiellement sur la loi, en autorisant la cigarette dans les petits débits de boisson.
Le gouvernement a fait savoir qu'il allait amender la loi de telle façon que les consommateurs puissent allumer une cigarette dans les bars de moins de 70 m2. L'interdiction restera en vigueur dans les établissements plus grands.

Source: http://www.20minutes.fr/ledirect/618075/monde-la-cigarette-nouveau-autorisee-petits-bars-neerlandais